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Writer's pictureChristian Poelmans

Quêtes de vision

Updated: Apr 8, 2021


L'expression "quête de vision" est un terme utilisé par les anthropologues pour désigner un rite de passage propre aux Amérindiens des plaines. Le rite ( Hamblecheya – pleurer pour un rêve en Langage Sioux) consiste à partir seul dans la forêt ou la montagne, à jeûner et à s'exposer aux forces de la nature sauvage en vue de recevoir des enseignements. On fait généralement une quête de vision pour trouver une guidance spirituelle et à un moment de transition entre deux cycles de vie renouveler le sens de sa vie. C’est un temps de communion profonde avec les forces fondamentales de la nature et les énergies spirituelles de la création. Du point de vue métaphorique, c’est un processus qui symbolise la mort et la renaissance à autre chose. Ce rite de passage crée un contexte puissant de rencontre avec soi-même et favorise l'ouverture à la dimension sacrée et poétique du monde.

C’est un temps de solitude pendant lequel on se met à nu, les couches superficielles des gestes quotidiens et pensées sont dépouillées par le contexte d’isolement et de contact avec les éléments de la nature. C’est un cadre propice à découvrir ce qui est vraiment important dans notre vie. On peut toucher à la source de la douleur à l'intérieur pour plus tard commencer à travailler à la guérison. L’ombre intérieure s’invite et on peut y être confronté. Une quête peut également nous donner l'assurance de notre objectif de vie et nous aider à développer une profondeur spirituelle.

En effet, notre monde moderne s’est raconté fièrement et jusqu’à l’orgueil – l’hubris cette infation de l’égo – que rien ne pouvait l’arrêter, que la terre et ses richesses appartenait à qui savait les prendre et les exploiter. Le programme rationnaliste scientifique au service d’un marché sans cœur a déséquilibré de manière peut-être irréversible les écosystèmes qui se rééquilibreront certainement un jour, mais avec nous humains dans l’équation ça c’est moins sûr. Les quêtes de vision, par cet isolement dans la nature sauvage, ont également cette puissance de nous relier à l’environnement en le réenchantant et en redécouvrant ce que nous avons oublié, c’est que la nature et ses autres habitants participent au même titre que nous à l’âme du monde. Sans cette prise de conscience de la part spirituelle que nous partageons avec la nature, nous sommes condamnés à subir la victoire suicidaire du monde technique et désenchanté.

Retrouver le dialogue et réécouter la nature et ce qu’elle a à nous dire est bon pour nous mais aussi pour notre relation avec elle.


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