Histoires de pleine lune...
- Christian Poelmans
- Mar 11, 2020
- 2 min read
Updated: Mar 13, 2020
La lune manifeste sa nature cyclique de manière évidente, il suffit de l’observer de son croissant à la pleine lune. Dans les premiers âges, les humains avaient l’intuition d’une relation très forte entre la lune et la femme. Le synchronisme de leurs rythmes était vécu comme une preuve que la femme et la lune entretenaient une relation mystérieuse. La femme comme la lune avait des cycles fertiles de 28 jours, la lune et les femmes changeaient, se remplissaient pour être pleines et accoucher d’un nouveau né ou d’une nouvelle lune. Elles avaient pour les anciens un rapport étroit avec la fertilité.
Les femmes dans ces temps reculés et même dans les cultures traditionnelles plus près de nous étaient des personnages qui à certains moments du mois (lorsqu’elles étaient indisposées) devenaient TABOU, c’est-à-dire qu’elles portaient la part de divinité lunaire et devenaient intouchables de par leur caractère divin ( les règnes sacrés et profanes n’étaient pas faits pour se rencontrer sans rituels, nous dit Éliade l’historien des religions). Chez les indiens Lakotas le terme « Wakan » signifie d’ailleurs « mystérieux, sacré » et est également utilisé pour qualifier la femme qui a ses règles.
Ainsi dans son livre « Les mystères de la femme », Esther Harding note que la femme indisposée était une femme sous l’influence de la lune, possédée par la divinité lunaire. En fait, en termes psychologiques, cela signifiait – et signifie probablement toujours- que la femme ( ou le féminin en l’homme, ou encore l’énergie Yin du Tao) est particulièrement sensible à notre nature rythmique et cyclique de notre constitution du vivant. Les rituels traditionnels d’isolement et d’exclusion des femmes à certains moments de leur cycle menstruel servaient probablement de rituel de reconnexion aux intuitions de la nature, un retour mensuel vers un contact étroit avec nos forces instinctives, notre nature physique et cyclique. L’équivalent pour les hommes était probablement les rituels de quêtes de vision (Harding, pp128-129).
En parallèle avec la femme, à la pleine lune c’est la déesse Ishtar elle-même qui était considérée comme indisposée. « Le mot « Sabbattu » (Sa-Bat) signifie « repos du cœur ». C’est le jour de repos que prend la lune quand elle est pleine » (Harding). Le jour de la pleine lune toute la communauté, hommes et femmes devaient respecter ce qui était interdit aux femmes au moment de leurs règles : repos, inactivité, pas de voyage, pas manger de nourriture cuite au feu...
Ce Sabbath s’est vu évoluer pour être respecté à différents quartiers de lune pour devenir le Sabbath ou dimanche des cultures et religions monothéistes.

Ainsi la pleine lune était considérée comme une période de porosité entre les règnes des dieux et des humains, du sacré et du profane, des règnes animal et humain. C’est probablement pourquoi c’était également le moment propice des loups-garou et des sorcières ... chassés pour leur qualités hybrides d’êtres mi-humain mi-naturels...
Ps : les amérindiens ont un rapport puissant avec la tortue qui est un animal totémique important qui entretient des liens mystérieux avec la lune. En effet, la carapace de la tortue servait de calendrier lunaire. Si on y regarde bien, les carapaces présentent 13 grandes écailles au centre et 28 écailles périphériques qui illustrent les 28 jours de 13 mois lunaires qui composent une année...

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