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4 - Le jour où la terre s'est remise à parler. Quêtes de vision et éco-psychologie

POST4 - Jung et le New Age - Aizenstat et le rêve du monde - conclusion - bibliographie.


Jung et le New Age

Le New Age très succinctement, est ce mouvement issu de la contre-culture américaine qui propose un retour vers les philosophies orientales, amérindiennes. Ces mouvements, tout comme les romantiques, cherchent à dépasser, transcender le fossé entre sacré et profane en faisant une expérience du monde de l’humain non comme coupable ou déchu mais comme régénéré. Plus discrètement en Europe, c’est surtout dans les mouvements anarchistes du début du 20eme siècle que survit l’esprit romantique contestant la société technologique et matérialiste. Dans leur sillage naîtra la communauté éco-anarchiste du Monte Verità à Ascona en Suisse italienne de laquelle émergeront les célèbres rencontres d’Eranos qui virent se côtoyer psychologues – dont Jung-, philosophes, orientalistes, historiens, mathématiciens, anthropologues, historiens des religions, etc...

David Tacey s’est beaucoup intéressé à ces rapprochements et différences entre la pensée de C.G. Jung et les représentants du New Age. Il constate que chez ces derniers, on retrouve clairement le retour du refoulé du christianisme et de la culture occidentale. On assiste à une nouvelle manifestation de l’ancienne religion de la Grande Déesse, de la Mère Nature. En ce sens, Jung et le New Age s’accordent : Ramener à la conscience la part spirituelle oubliée par les cultures religieuses de l’occident patriarcal comme le coeur, le corps, la sexualité, la nature, le désir.

Jung et le New Agese retrouvent dans ce mouvement énantiodromique compensatoire du retour du principe féminin (Tacey, 2001).

Les différences commencent à émerger quand Tacey dit que le New Age bascule dans une énantiodromie qui idéalise le refoulé alors que Jung se positionne dans une quête d’intégration des opposés qui « marie » les contraires. Il est important de ramener GaÏa en les faisant dialoguer avec la spiritualité chrétienne, il est important de ramener les figures féminines oubliées de la religion chrétienne, sans bannir le spirituel masculin.

Tacey avec Jung met en garde, et c’est la 2ème différence, devant le risque de plonger dans une inflation du moi par une immersion dans des expériences extatiques. Attention à ces spiritualités du bien-être, d’unité avec le divin sans la souffrance. Il est important de souffrir dans le moi et non de diluer celui-ci. Le moi est une grande victoire de l’évolution de la conscience et il n’est pas question d’y renoncer.

La 3ème différence touche à la notion de totalité. Il y a deux versions de la totalité (wholeness en anglais) : La totalité ouroborique versus totalité crucifiée avec un moi central...

Le New Age se veut anti-dualiste, holistique et intégratif, cependant, ce but de totalité est souvent oublié dans la pratique. Atteindre la totalité est un processus pénible et demande une conscience active et dynamique de pouvoir supporter de grandes tensions entre des éléments conflictuels de la psyché.

Or, dans le mouvement New Age est privilégiée la relaxation et l’abandon des tensions ce qui mène plutôt vers des pratiques qui tendent vers la quête nostalgique d’une unité de paix, de sérénité prénatale de la conscience d’avant le combat épique de l’Homme pour la conscience. ( illustré par le glissement de sens du mot « zen » qui dans le langage commun signifie détendu, relaxé alors que le zen est une branche du bouddhisme qui cherche à atteindre le satori, une sorte de conscience élargie au-delà des contradictions et paradoxes de la pensée humaine qui mène à un certain détachement des contingences de la réalité très éloigné de la quête d’un retour au sentiment océanique prôné par la plupart des approches New Age.

Le New Age est finalement nostalgie d’un holisme ouroborique indifférencié plutôt qu’un holisme différencié et conscient (illustré par la figure du mandala chez Jung).

Ce holisme New Age est donc dangereux si on n’y prend pas garde.

La rencontre entre le moi (la construction humaine) et l’âme (la réalité sacrée) est en fait, dit Tacey, le fondement psychologique du mythe de l’apocalypse, l’explosion qui a lieu à la fin des temps lorsque Dieu et le monde entrent en collision. En termes psychologiques, la seule manière d’éviter les tragiques conséquences de l’apocalypse c’est que le moi affronte volontairement la réalité de l’âme, c’est-à-dire recherche consciemment sa propre transformation. Soit il choisit d’atteindre l’individuation par une union consciente avec l’âme ou il peut s’unir avec l’âme inconsciemment et se désintégrer dans une ardente conflagration.

L’art de la transformation consciente est le but commun partagé par la religion, l’alchimie et le processus d’individuation de Jung dit Tacey.

Il note plus loin que dans les expériences New Age, le moi et l’âme n’atteignent pas un équilibre positif, il y a toujours un élément qui est vainqueur sur l’autre. Soit le moi est vaincu avec pour conséquence des crises maniaques ou psychotiques, soit le moi s’approprie le champ de l’âme pour lui-même qui résulte des positions mégalomaniaques, inflatives, tyranniques et d’abus de pouvoir.

« Le vieux monde se meurt

Le nouveau est lent à apparaitre

Et c’est dans ce clair-obscur

Que surgissent les monstres » (A. Gramsci)

Cette citation de Gramsci en exergue du dernier chapitre de Tacey illustre la période de transition dans laquelle nous sommes en tant que société. La société selon Tacey est dans une transition, le vieux monde se meurt le nouveau tarde à apparaitre. Ce New Age n’est cependant pas le nouveau monde mais pour l’instant ce monstre dont parle Gramsci, le New Age représente les nouvelles forces mais qui ont grandi dans une existence séparée des lumières de la conscience, des écritures et de la théologie.

Le monde occidental vit une crise du milieu de la vie dit-il ou la maturation spirituelle s’impose à nous et, pour accueillir cette croissance, Tacey soutient que l’occident doit sacrifier quelque chose de sa culture tournée vers le moi.

Et ainsi pour mûrir spirituellement la personne a à faire mûrir une préoccupation pour l’Autre, une conscience de l’importance des autres, des besoins sociaux au-delà de ses propres besoins fait mûrir une conscience de la centralité de la nature et de l’environnement et de l’empreinte divine dans toutes choses. Une culture égocentrique nous fait oublier la vie de la nature et les délicats équilibres de l’environnement, elle nous rend ignorants de notre responsabilité sociale, et nous rend irrespectueux de l’âge et de la vieillesse. Nous n’avons pas appris la leçon fondamentale et évidente dans les cultures anciennes et tribales : que l’individu est une fiction qui nous permet de fonctionner et qu’au plus profond de nous nous participons, nous faisons partie d’un collectif social, des ancêtres et même du cosmos lui-même.

« Dans les cultures tribales, les initiations avaient lieu non pas seulement pour marquer le début de la puberté et adolescence, mais aussi pour entamer la transition par laquelle l’identité humaine passe d’un moi personnel à une âme collective ou trans-personnelle. Ce processus de transformation spirituelle a besoin de rituels et de soutien culturel (mythes et histoires) pour être accompagné, et dans ce sens les sociétés dites primitives sont beaucoup plus avancées que nos sociétés dites « sophistiquées ». Pendant l’initiation le néophyte est invité à s’identifier à un symbole totémique, à la vie de toute la tribu et aux combats de ses ancêtres. Et c’est ainsi que sa personnalité est sevrée de son moi et orientée vers la vie de l’âme. Les anciennes initiations permettent ainsi aux membres de passer du narcissisme à la sagesse, d’une position ego-centrée à une position éco-centrée. Notre culture, dit Tacey, échoue lamentablement à nous enseigner comment passer du moi à l’âme. »

L’occident se trouve, avec l’irruption de ces nouvelles spiritualités, face à l’apparition d’un monstre, un enfant grossier pour lequel nous n’avons pas de rituel d’intégration. C’est pourtant un monstre nécessaire qui, s’il est idéalisé, marque une résistance de ses adeptes à reconnaitre ses aspects infantiles et incomplets et s’il est rejeté marque une résistance face aux processus compensatoires qui ont besoin d’être intégrés. Le nouvel âge et l’ancien doivent interagir dans une coopération... en terme jungiens nous sommes face à l’activation de l’archétype de l’Enfant : énergie toujours à deux visages d’un côté l’infantile brouillon, et de l’autre magique et merveilleux potentiel du futur. Il est question de composer avec ce mouvement et ses représentants en sachant que, comme l’enfant, les acteurs du New Age se servent ici et là, dans les différentes expériences amérindiennes, orientales, aborigènes, animistes etc... sans mémoire de leur propre tradition spirituelle. Tacey propose de considérer ce mouvement avec patience et d’accompagner sa croissance en acceptant ses tâtonnements car il est aussi promesse d’un renouveau.


Celui qui rêve ne dort pas il regarde à l’intérieur de lui-même

La seconde quête de vision dans les Carpates roumaines s’est introduite par un grand rêve que j’ai fait quelques jours avant mon départ pour Bucarest. Je garderai pour moi les détails de ce rêve ainsi que les images qui accompagnèrent ce solo. Par contre, je voulais vous partager les recherches sur les rêves réalisées par les post-jungiens américains car leur approche décentre encore un peu plus l’humain de son égocentrisme en proposant une lecture du rêve où en quelque sorte nous, rêveurs, permettons par le rêve la conscience des éléments.

Le « dream tending » du Dr Stephen Aizenstat (Aizenstat, 2009) est une méthode de travail avec le rêve qui considère les images du rêve comme des « images vivantes ». Cette méthode permet au rêveur d’accéder à la particularité et présence de ces images. La sagesse des appels des ancêtres, la connaissance instinctive des visites des animaux, les rêveries de l’âme sont atteintes depuis notre psyché plutôt que depuis notre moi. L’intelligence du rêve est écoutée depuis l’intérieur.

«To tend a dream » (qu’on pourrait traduire par « prendre soin d’un rêve ») n’est pas analyser ou interpréter le rêve. Les images, les paysages du rêve sont vécus comme vivants, mouvants avec un certain degré d’autonomie. Il s’agit d’écouter profondément les voix des images du rêve elles-mêmes comme elles se présentent à nous pour recevoir leurs insights et perspectives.

À la psyché qui rêve, Aizenstat ajoute une dimension aux 3 dimensions classiques.

Dans la 1ère dimension, la conscience est éveillée, les images oniriques sont en relations avec les expériences du quotidien. La 2ème dimension, celle développée par S. Freud, est celle de l’inconscient personnel où les images du rêve sont interprétées en relation avec notre passé personnel. La 3ème dimension, celle élaborée par CG Jung, est celle de l’inconscient collectif où les images du rêve sont interprétées dans leur implication plus large au niveau culturel et collectif.

Aizenstat propose une 4ème dimension, celle de l’inconscient du monde. Cette 4ème dimension s’étend au-delà de l’expérience humain pour sentir, expérimenter cette idée que la psyché ne vit pas seulement dans l’humain mais que l’humain vit aussi dans la psyché.

Ainsi, dans le « Dream tending », tous les phénomènes du monde (humains, créatures, bâtiments) sont vécus comme ayant une intériorité psychique. Les images des rêves ne sont pas seulement des représentations de nos natures personnelles mais sont aussi formées par les natures intérieures et subjectives des objets et créatures du monde. Vue de cette perspective d’un inconscient du monde, l’image prend sa source dans le monde et par le monde.

Un second principe important de cette manière de concevoir le rêve, c’est l’idée que les rêves sont vivants. Ce principe est le cœur du « dream tending ». Quand on écrit le rêve dans notre journal, dit Aizenstat, il devient une entité statique. Souvent le rêveur amène ces histoires au thérapeute pour qu’elles soient interprétées et analysées. Or le rêve lui-même n’est pas statique. Les images interagissent, les images sont vivantes ; elles se déplacent dans le paysage onirique, entrant en relation les unes avec les autres, s’influençant l’une l’autre. Les images et figures du rêve existent avec un corps une respiration, une pulsation. Pour Aizenstat, ce sont des entités vivantes dans le présent du temps du rêve.

Dans la pratique du « dream tending », on trouve la notion que chaque chose rêve. Les gens rêvent, les pierres rêvent, les montagnes rêvent. C‘est l’idée que le monde lui-même rêve tout le temps. Toutes les choses, les phénomènes et les créatures ont une intériorité subjective et apparaissent en images dans le rêve.

De ce point de vue, nous nous trouvons à l’intérieur d’un rêve, par opposition à l’idée classique que le rêve est imaginé comme à l’intérieur de nous. C’est pourquoi il est bizarre de dire le matin : « j’ai eu un rêve ». En analysant cela de plus près, on constate, dit Aizenstat, que le « je » dont il est question est souvent un personnage du rêve. Je me demande alors : « si je suis dans le rêve, qui est-ce qui rêve ? »

Le dream tending de Aizenstat est très intéressé par la question de « qui rêve ? » Ce « qui » peut être une part de notre expérience personnelle. Cela pourrait être aussi une manifestation de l’inconscient collectif, tiré des thèmes mythologiques présents tout au long de l’histoire des hommes. Et, parfois, ce « qui » qui nous rend visite dans un rêve peut venir des créatures et objets du monde. L’océan peut être en train de rêver maintenant, le loup, la montagne apparaissent comme une image avec une voix. Dans un monde animé, tout rêve.

La dernière idée innovante du dream tending est la notion que les rêves se déroulent ici et maintenant. C’est-à-dire qu’ils existent dans l’immédiateté de notre expérience. Les images du rêve sont comme un poème ou une peinture qui nous demande d’écouter ou de voir différemment. Les images elles-mêmes sont présentes comme des images-personnages vivants et ils nous demandent d’aller à leur rencontre de manière ouverte et réceptive dans le temps présent. Les rêves se déroulent maintenant, dit Aizenstat.

« Quand on prend soin d’un rêve, nous nous déplaçons dans le vrai temps du rêve lui-même. En apportant une présence témoin aux rêves dan l’ici et maintenant de notre expérience cela ouvre un sens profond d’être ». (S. Aizenstat, extraits d’un texte introductif sur le dream tending sur sa page internet. Mais ce texte est introuvable depuis la mise à jour de son site)



Conclusion

Cazenave dans le livre « l’Eloge du monde » se souvient de Marie-Louise Von Franz qui racontait que Jung avait installé une harpe éolienne à Bollingen. Au-delà de l’objet, Cazenave y voit une métaphore, celle de l’écoute de l’âme du monde, car cette harpe – ces cordes que l’on tend sur un arbre pour le relier à la terre – cette harpe permet à la « respiration » du monde de venir nous parler.

Il dit aussi que l’essentiel pour sortir de la crise écologique actuelle est de quitter notre volonté de maîtriser les choses.

Avec cette harpe – et peut-être avec les dispositifs des expériences d’immersion dans la nature, nous ne sommes pas dans la maîtrise mais dans l’écoute, dans la réceptivité.

Il devient primordial de proposer des conditions de ré-envisager la nature comme un temple dans lequel on pourra recevoir, écouter et se raconter une autre histoire que celle de cet hubris matérialiste.-



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